Le reste de ma vie…

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Pour suivre mes aventures. Mon changement de vie, l’entreprenariat, et tout le reste.

Hosterra est née

Wow, c’est au moment de prendre la plume pour te donner de mes nouvelles que je m’aperçois qu’il s’est écoulé presque deux mois depuis mon précédent billet ! Incroyable !

Du coup, j’en ai des nouvelles à te donner. Et pas qu’un peu…

La première — tu l’auras deviné au titre de ce billet — est qu’Hosterra est née. Ça aura été long, complexe et semé d’embuches. Mais c’est fait.

Hosterra a maintenant tout ce qu’il faut à une entreprise pour fonctionner : comptabilité, impôts, taxes, cotisations, mouarf !

Mais ça ne s’arrête pas là : Hosterra a aussi, depuis peu, une super identité visuelle (merci La Boîte à Re) et une plateforme de marque qui déchire tout (merci Wink Communication).

Et la dernière nouvelle, c’est que Hosterra ouvrira ses portes la deuxième semaine de janvier. Si tu veux être prévenu, tu peux même t’inscrire sur https://hosterra.eu

D’ici là, le portail de self-service aura été peaufiné et sera complètement opérationnel, les premiers services seront disponibles (promis je t’en parle dans le prochain billet) et tout sera en place pour accueillir les premiers clients !

Réinventer l‘hébergement Internet

Cette année, je fête mes 30 ans d’Internet — et presque autant de web. Pas 30 ans d’observation lointaine ou d’utilisation masquée. 30 ans de pratique quasi quotidienne, d’utilisation technique d’Internet.

Je ne vais pas te faire le coup du vieux briscard, mais j’en ai vu des choses en 30 ans ! Des bonnes, des moins bonnes, et des carrément nulles. Par « nulles », j’entends choquantes, contre-productives voire destructrices. Et je perçois même une accélération ces dernières années dans l’accumulation néfaste des erreurs de raisonnement et de « sens » à ce qu’on fait à Internet et comment on le fait.

Tu me vois venir, je vais te parler du « cloud ». Tu sais ce truc qui n’est finalement que l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Un ordinateur lointain, éthéré, virtuel sur lequel tout un chacun — de la grosse entreprise au simple particulier — peut déporter sa présence web et ses outils de collaboration, de partage, de stockage, de jeux, de comptabilité, de gestion de sa chaine logistique, etc.

Le cloud est une formidable avancée conceptuelle et technique. Il permet des choses que l’on n’aurait même pas imaginées il y a 15 ans. Seulement, voilà, on a complètement foiré son architecture et sa mise en œuvre…

Le cloud d’aujourd’hui est un monstre. Un Frankenstein bricolé par quelques conglomérats tentaculaires. Une aberration technique et légale qui ne laisse aucune chance à ce qui est censé faire Internet : la résilience, l’interopérabilité, la portabilité, la transparence des flux et des opérateurs, la décentralisation comme modèle technique et sociétal — note que je ne te parle même pas de ce truc à la mode appelé « souveraineté numérique ».

En tant qu’humain, européen, citoyen (et, accessoirement, technicien de l’information), cela me heurte !

C’est pour cela que j’ai décidé il y a quelques semaines de tout changer dans ma vie professionnelle et de me jeter dans la mêlée. J’ai décidé de profiter de mes quelques compétences pour proposer à qui le veut, une vraie alternative à ce modèle mortifère. J’ai décidé de créer une société d’hébergement Internet qui replace les sujets importants au centre des choix :

La possibilité de s’héberger localement.

À destination exclusive du marché européen (la France pour commencer), cette entreprise est de droit local, dans la langue de l’utilisateur, propose un stockage et une exécution précisément localisés en Europe (en France, en Allemagne, en Espagne, etc.) et garantit le non-transfert des données vers d’autres juridictions et d’autres opérateurs tiers.
Un bras d’honneur au CLOUD Act, au Patriot Act, à la sous-traitance multiniveau…
S’héberger localement, c’est une façon plus éthique de traiter ses données et une « conformité » RGPD plus facile à atteindre.

Le choix de l’efficience technique et environnementale.

Pour remettre au centre des préoccupations la fin de l’infobésité et du gaspillage des ressources de notre planète, cette entreprise propose des services hébergés dans des datacenters économes en eau et en énergie. Ces services sont optimisés et packagés pour consommer le moins d’énergie possible. Cela veut dire : architecture technique spécifique, optimisation des process et choix stricts des logiciels et middlewares employés.
Faire ce choix-là, c’est tendre vers un modèle vertueux de consommation des ressources informatiques et réduire l’empreinte environnementale de celles dont on ne peut pas se passer.

Le parti pris de la performance et de la fiabilité.

Parce qu’un service d’hébergement qui est lent ou peu tolérant aux pannes ne peut atteindre les objectifs d’efficience technique et environnementale qui sont désormais vitaux, cette société ne vend que des services dont elle est certaine de la robustesse. Des services dont elle est fière et qu’elle utilise elle-même pour son propre fonctionnement.
Cette intransigeance sur la qualité, qui nécessite un mélange équilibré de pragmatisme et d’innovation, est la seule façon de rendre un service dont nous sommes fiers.


La « vision » que j’ai pour cette entreprise, à moyen terme, est qu’elle devienne conceptrice et opératrice de ses propres datacenters : de tailles modestes, disséminés sur le territoire, autonomes en énergie et sans climatisation directe.

Bien sûr, il en reste du chemin à parcourir — à commencer par toutes les formalités administratives, légales, juridiques, financières, etc. Mais je te promets que maintenant que je sais quelle est ma voie, je ne vais pas baisser les bras. La planète a besoin qu’on se remonte les manches pour ne pas l’épuiser définitivement. Alors, on s‘y met ?

Le premier jour du reste de ma vie

Aujourd’hui est un grand jour pour moi : je quitte Adeo après 13 ans de collaboration !

Mais ce n’est pas seulement Adeo que je quitte. Ce que je quitte c’est plus de 25 ans — la moitié de mon existence — à construire et organiser pour d’autres que moi. Et pour tout t’avouer, ça commençait à me peser sérieusement…

Je ne vais pas te bullshiter, ma « carrière » a été comme celles de plein de gens : des entreprises avec leurs défauts et leurs qualités, des managers brillants ou médiocres, des projets intéressants ou ennuyeux, des équipes où je me suis senti utile et d’autres moins. Bref, une vie professionnelle à l’image de beaucoup d’autres.

Mais au fil du temps je me suis rendu compte que je construisais des choses (des architectures, des organisations, des process, etc.) qui correspondaient de moins en moins à mes convictions. Que plus le temps passait et plus je faisais « ce qu’on me disait de faire ». Et ce décalage est devenu trop grand pour que je l’ignore : je ne veux pas me dire, dans 20 ans, que ma vie aura été celle d’un bon petit soldat ! J’ai préféré agir aujourd’hui, avant de ne plus être en mesure de le faire, avant d’être une grenouille cuite et recuite.

Et ne viens pas me parler de « sortir de ma zone de confort », je cherche plutôt à sortir de ma zone d’inconfort.

Ça aura pris du temps d’en arriver là. Plusieurs années même, je pense — ne te moque pas, je suis un peu long à la détente. Mais tous ces morceaux d’envies contrariées, que j’ai inconsciemment collectés au fil des ans, se sont miraculeusement emboités cet été. En quelques semaines, le puzzle était complet : je vais créer ma propre activité, centrée sur mes convictions et ce que je crois être mes compétences.

C’est pour ça que je quitte aujourd’hui 25 ans de « salariat » pendant lesquels je n’ai fait que « produire » ce que l’on me demandait. Je vais construire autre chose pour le reste de ma vie !

Et ce premier jour du reste de ma vie, il est presque déjà là : c’est demain !


Si tu veux me suivre dans mes aventures, c’est sur ce blog que ça se passera.
NB : fréquence de publication totalement aléatoire et non contractuelle…